En tout cas, on reconnaît et distingue le Picard des autres langues - la Bourguignonne, la Normande, la Française, ou Francien de l’Ile-De-France - par son riche parler en son [k], très usité : in cat, in quien, ej té quer ou [ch] : ch’nord, ch’est mi, ch’est ti… Ch’est chtimi !
Oui, le terme connu des gens du Nord, les Chti du 59 ou 62, ou propagé par le film devenu culte "Bienvenue chez les Chtis" ( tourné à Bergues pourtant de culture flamande ).
Dù qu’cha vient ch’mot-lal ? Durant la première guerre mondiale, les soldats étrangers et ceux non natifs du Nord, qui viennent prêter main forte, découvrent des hommes parlant un patois régional. Là encore, « patois » désigne un parler de quelque région. Et voilà qu’ils entendent : « ch’est mi…, ch’est ti… ». Contraction faite, c’est chti !
Enfin « Rouchi » c’est pour ceux du bassin autour de Valenciennes ( Denain, Valenciennes, Saint-Amand…) le terme pour désigner le Picard parlé. Il provient d’un terme « drouchi », le parler d’ici, « tout drot ichi, » ; de droit ici. L’abbé Grégoire, qui fut un des premiers à l’usiter s’en moqua mais notre auteur picard Valenciennois, Gabriel Hécart, érudit poète et botaniste, a compilé un Dictionnaire du Rouchi-Français en 4 éditions où il répertorie des milliers de mots de la vie quotidienne en passant par les termes techniques agricoles ou miniers, jusqu’aux expressions.
Nicolas Minair