« Ça fait deux ans qu’on en fait donc on commence à retenir des choses, explique-t-il, en bon français cette fois. C’est sympa, même si c’est un peu répétitif parfois. » Pour casser cette routine, Nicolas Minair, également poète à ses heures perdues, leur propose de chanter. Tous reprennent Mets l’quéniole à cuire, que vous connaissez peut-être.
Les enfants, eux, connaissent par cœur ce chant qui raconte le repas de Noël et de la naissance de Jésus. Euh, pardon, du tio quinquin dans l’éteule, plutôt.
Céline Locoche aussi le connaît par cœur. Plutôt à l’aise en rouchi, elle aussi, l’enseignante se réjouit que Nicolas Minair intervienne dans sa classe. « Ce sont souvent des cours dynamiques, donc les élèves participent plus facilement, sourit-elle. Certains sont plus à l’aise en picard qu’en français parce que c’est plus phonétique. Et on sent que certains le parlent un peu à la maison car ils sont plus à l’aise. »
Pour l’enseignante, qui interpelle évidemment Nicolas Minair en picard pendant le cours, il est essentiel d’enseigner cette langue. « C’est important de continuer à apprendre cette langue pour qu’elle ne disparaisse pas », confirme Lucas, élève dans sa classe. D’autres semblent moins convaincus mais se prêtent au jeu. Tous disent en tout cas que le plus dur, « c’est l’écriture ».
« Ce qu’on leur demande, c’est d’abord de savoir se présenter à l’oral. » Nicolas Minair, Enseignant de langue picarde
« Ce qu’on leur demande, c’est d’abord de savoir se présenter à l’oral, reprend Nicolas Minair, qui a quand même jeté un œil attentif à leurs planquettes (ardoises) pendant la séance. Mais on essaye de laisser une trace écrite, ça leur permet de comprendre que c’est aussi une langue écrite. Il y a des concours de picard à l’écrit. »
Les élèves de Nicolas Minair devront peut-être attendre un peu avant de s’y présenter. Mais pour un concours à l’oral, en revanche, ils ont leur chance. Parlez-en à Zélie, en CM1, qui a commencé cette année. « Je trouve ça facile de faire du picard, c’est amusant, ça nous fait rigoler parfois, c’est super ! » résume la jeune fille. Après l’avoir écouté nous faire une petite démonstration, ne reste plus qu’à lui dire au revoir. Ou adé, comme vous préférez.