Minair Nicolas

Nicolas Minair, professeur des écoles, est un trentenaire bien dans ses baskets qu’il chausse volontiers pour de longues balades champêtres. Il est aussi épris de littérature. 

N minair 3

Pendant son cursus à l’IUFM, il rejoint le Cercle du moulin et sa poésie est traduite en rouchi par Roger Bar et Joëlle Jonas mais aussi en picard pour la revue Urchon Pico par Jean-Marie Braillon. Nicolas, le professeur, initie ses élèves à la poésie, à l’écriture de haïkus par des leçons de choses. Nikô, le poète prête sa plume pour des événements caritatifs. En mars 2019, il illustre le concert Grands Espaces de Thibaud Faëse au profit d’Emera et, en décembre, il écrit Patience pour la messe en rouchi du Noël des déshérités.

Le confinement mis à profit

Il écrit, écrit et les carnets s’amoncellent. Sur l’insistance d’amis qui le poussent à publier ses textes, il profite du confinement pour composer un recueil de 55 pages qu’il appelle ÔSaisons ! en référence à Rimbaud(Ô saisons Ô châteaux). En primeur, il a présenté son recueil de rêveries au fil du temps, de balades à quelques privilégiés, accompagné en musique d’un duo rencontré aux Louv’Arts de Ruesnes, Mission 6Rius. Et cette première lui donne des ailes. Il aimerait organiser des rencontres pour initier à la poésie chinoise, aux haïkus japonais et faire découvrir des poètes français méconnus (Claude Roy, Robert Marteau...).Il rêve même d’organiser des déambulations poétiques dans les parcs et jardins citadins, en forêt ou en campagne où les participants s’essaieront à l’écriture au moyen de techniques ludiques.

Cà , c'est ce que la Voix du Nord racontait en Août 2020 et depuis ?            Logo lys bleu 220 x 220

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Depuis lors , Nicolas Minaire anime des balades poétiques ( jardins, parcs, villes… ), des visites guidées poétiques et des ateliers d’écriture.

Il tisse des liens avec d'autres disciplines artistiques : accompagnement de spectacle par des projections, illustration en mots d’œuvres d’art, visite guidée poétique d’exposition, de bibliothèque, lecture-vidéo sur sa page FB , heure Bleuet… 

Pour exemple il est intervenu 

  • à un concert en 2019 à l’Auditorium Saint-Nicolas au profil de l’association Emera (photos haikus)  
  • au Printemps des Poètes 2023 lors d'une visite guidée poétique de la Bibliothèque Universitaire du Mont-Houy  
  • de 2020 à 2024 : balades poétiques dans le Valenciennois, l’Avesnois, le Haut-Pays Belge…
  • 2024 : visites guidées poétiques d’expositions avec des collectifs et associations telles que : De Plume et d’Encre, La Barjo, Curieux de Nature à Sebourg, Georges Fidit…

Poésie , territoire , langue et transmission

O saisons 1ere

Ô Saisons ! est un recueil d'impressions, déposées au fil du temps sur la page blanche. Chaque saison a sa tonalité. Au printemps, le poète cueille des haïkus dans les poémiers. En été, il célèbre la nature par des odes. En automne, il recueille des quatrains comme on ramasse des feuilles. En hiver, les poèmes se recueillent dans des formes variées. Ainsi, l'auteur saisit chaque instant avant qu'il ne soit emporté par le cours du temps... Chaque fleur, chaque coucher de soleil est ainsi un fragment de la beauté....

Oraisons 1

Le voilà qui, en cette année 2021, vient nous présenter un journal poétique intitulé cette fois Ôraisons. L'oraison est à la fois contemplation et hymne à la nature. Ce calepin témoigne à lui seul de sa sensibilité envers le décor qu'offre le monde dans toute sa beauté multiple. Suivant les pas des Carnets de Robert Marteau ou des Semaisons de Philippe Jaccottet, il trace son chemin. De la résidence La Fontaine à Marly, source de sa première inspiration jusqu'aux plages du Nord, en passant par le bocage de l'Avesnois ou chez les voisins belges, jusqu'aux montagnes du Jura, ses pas croisent l'abeille butineuse, le séquoia, les terrils ou la mer... et nous emmène avec lui dans un voyage géographique et poétique.

 

Ephemeres rides 1ere

 

« Giboulées de Mars Pourtant tu es là printemps ! L'hiver s'accroche Prunier en avance Les pétales pleurent Le printemps bien loin... » Éphémères rides est un recueil de haikus, glanés au fil des saisons, vous invitant à vous ressourcer...

Irisees 1ere

Recueil de haïkus, Irisées est un ensemble de poèmes semés çà et là dans la région des Hauts-de-France. Pouvant être lu à n'importe quel moment de l'année, tel un « hors-saison », cet ouvrage dévoile le charme de la nature.

Traversees 1ere

Traversées est un recueil de ballades poétiques, avec des poèmes en prose, qui décrivent des paysages dans la région des Hauts-de-France et d'ailleurs. Il est alors, par ricochet, une invitation à découvrir la beauté de ces territoires.

Les yeux rives sur elles 1ere

Les yeux rivés sur elles propose une déambulation poétique le long de trois rivières du Hainaut : la Rhonelle, l’Aunelle et l’Hogneau, devenue Honnelle en territoire belge. Trois « elles » qui bordent de charmants villages où tant de rencontres sont possibles. 

« Commint qu’té vas ? », en immersion avec des CM2 dans un cours de picard près de Valenciennes

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Valenciennes - Par Pierre-Louis Käppeli

24 Mars 2024

Depuis un peu plus d’un an, Nicolas Minair donne des cours de langue picarde, ou plus précisément de rouchi, la variante du Valenciennois, à l’école Jules-Ferry d’Aulnoy-lez-Valenciennes. Nous avons suivi un cours avec une classe de CM2.

« Commint qu’té vas ? » Nicolas Minair vient d’arriver dans sa classe et interpelle ses élèves un par un. Sofiane, Eloïse ou Lucas, en CM2, répondent chacun leur tour : « J’va bin ! » Leur professeur insiste sur la prononciation : « Attention, ce n’est pas « Je vais bien », mais J’va bin ! » Les voilà partis pour 45 minutes sans utiliser le français (ou presque). Ici, on parle picard, ou plutôt rouchi, sa variante dans le Valenciennois.

Première étape : répéter les parties du corps. Il y a l’z’orelles (les oreilles), les ius (les yeux) ou bien l’vinte (le ventre). Et si on a mal à la gorge alors ? « J’ai mau à m’gorche », lance Nicolas Minair.

N minair en classe de picard

Laine, tio-shirt, cauchettes…

Sa joyeuse classe s’attaque ensuite aux vêtements. Au tableau, cela donne lechon ed picard : les rhabillures. « Non, on ne dit pas « une robe » les enfants, mais ène rope », s’enthousiasme le professeur, qui enseigne le picard à l’école Jules-Ferry d’Aulnoy-lez-Valenciennes pour la deuxième année consécutive. Tour à tour, les élèves sont appelés au tableau pour écrire le nom des vêtements sous le dessin correspondant. On ne parle pas d’un pull mais d’ène laine, pas d’un tee-shirt mais d’in tio-shirt (oui oui, le picard s’adapte aussi à l’anglais). Les chaussettes, elles, deviennent des cauchettes. Mais alors, comment se repérer et éviter de se tromper lorsqu’on repasse en français ? Pour Timéo, 11 ans, ce n’est pas si compliqué.

« Ça fait deux ans qu’on en fait donc on commence à retenir des choses, explique-t-il, en bon français cette fois. C’est sympa, même si c’est un peu répétitif parfois. » Pour casser cette routine, Nicolas Minair, également poète à ses heures perdues, leur propose de chanter. Tous reprennent Mets l’quéniole à cuire, que vous connaissez peut-être.

Les enfants, eux, connaissent par cœur ce chant qui raconte le repas de Noël et de la naissance de Jésus. Euh, pardon, du tio quinquin dans l’éteule, plutôt.

Céline Locoche aussi le connaît par cœur. Plutôt à l’aise en rouchi, elle aussi, l’enseignante se réjouit que Nicolas Minair intervienne dans sa classe. « Ce sont souvent des cours dynamiques, donc les élèves participent plus facilement, sourit-elle. Certains sont plus à l’aise en picard qu’en français parce que c’est plus phonétique. Et on sent que certains le parlent un peu à la maison car ils sont plus à l’aise. »

Pour l’enseignante, qui interpelle évidemment Nicolas Minair en picard pendant le cours, il est essentiel d’enseigner cette langue. « C’est important de continuer à apprendre cette langue pour qu’elle ne disparaisse pas », confirme Lucas, élève dans sa classe. D’autres semblent moins convaincus mais se prêtent au jeu. Tous disent en tout cas que le plus dur, « c’est l’écriture ».

« Ce qu’on leur demande, c’est d’abord de savoir se présenter à l’oral. » Nicolas Minair, Enseignant de langue picarde

« Ce qu’on leur demande, c’est d’abord de savoir se présenter à l’oral, reprend Nicolas Minair, qui a quand même jeté un œil attentif à leurs planquettes (ardoises) pendant la séance. Mais on essaye de laisser une trace écrite, ça leur permet de comprendre que c’est aussi une langue écrite. Il y a des concours de picard à l’écrit. »

Les élèves de Nicolas Minair devront peut-être attendre un peu avant de s’y présenter. Mais pour un concours à l’oral, en revanche, ils ont leur chance. Parlez-en à Zélie, en CM1, qui a commencé cette année. « Je trouve ça facile de faire du picard, c’est amusant, ça nous fait rigoler parfois, c’est super ! » résume la jeune fille. Après l’avoir écouté nous faire une petite démonstration, ne reste plus qu’à lui dire au revoir. Ou adé, comme vous préférez.

« La langue régionale, c’est le picard. Après, il y a des variantes en fonction des endroits. »

Nicolas Minair, Enseignant de langue picarde

Et pourquoi du picard et pas du ch’ti, alors ? Pour Nicolas Minair, ardent défenseur de ce patrimoine linguistique, « c’est juste que le ch’ti n’est pas une langue régionale. La langue régionale, c’est le picard. Après, il y a des variantes en fonction des endroits ». Comme le rouchi, enseigné dans le Valenciennois, et donc à Aulnoy.

La première année, ces cours étaient réservés aux élèves de CM1 et CM2. Ils ont désormais été étendus à toutes les classes, dès le CP. Chaque élève suit un cours de picard une fois toutes les deux semaines, pendant 45 minutes. « C’est intéressant pour nous, mais c’est aussi une certaine responsabilité, reprend Frédéric Séverin. Nous faisons partie des deux écoles (avec l’école Émile Zola, également située à Aulnoy-lez-Valenciennes) choisies par le département pour essayer l’enseignement du picard. » Ils seront peut-être bien plus nombreux, dans quelques années, à apprendre le picard ou une de ses variantes.

Nicolas Minair, invité d’honneur du premier café littéraire d’Onnaing, le 20 mars

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18 Mars 2024 

N minair 4Le tout premier se déroule au restaurant L’Ardoise le mercredi 20 mars et accueille un poète local, le marlysien Nicolas Minair. Amoureux des Hauts-de-France, qu’il parcourt par monts et par vaux avec son crayon et son carnet, Nicolas emmène le lecteur à la découverte du charme de la nature et de la beauté du territoire. Une goutte d’eau sur une rose, une libellule en vol stationnaire sur la rivière, un rayon de soleil perçant les nuages, un tas de pierres vestiges d’une chaumière tout est source d’inspiration pour des haïkus ou un poème en prose. Ce jour-là, il présentera son dernier recueil, Traversées, primé par la Société des Poètes Français. Il partagera quelques haïkus de ses deux premières publications " Irisées"  et "Éphémères rides". Peut-être évoquera-t-il son travail en cours qui l’emmène le long des rivières l’Aunelle et l’Hogneau.