Le coin des Auteurs Hauts-de-France Juin 2025

Pouvez-vous vous décrire en quelques mots ?

Difficile de se connaître et de se décrire. Mais en 3 qualificatifs, je dirais que je suis : hypersensible, passionnée, gourmande de vie d'amour et de partages.

Votre roman Le carnet de Paul, immerge le lecteur au cœur même de la vie des tranchées de la Grande Guerre. Pourquoi avoir choisi ce thème ?

Je n'ai pas mon connu mon grand-père maternel Paul, minotier dans un moulin du Cambrésis. Il est mort brutalement avant ma naissance. Mais j'ai retrouvé (dans le moulin familial), son bracelet militaire. Il figure sur la couverture du roman Le carnet de Paul. Et depuis mon adolescence, j'ai toujours été fascinée par le courage des soldats qui risquent leur vie sur le front.  Les dames de la côte, une série française des années 80 m'avait bouleversée. On y décrit le contraste entre la vie dans les tranchées et le quotidien des familles restées loin des combats. J'ai voulu imaginer une histoire qui sensibilise le lecteur à ce que provoque une séparation, en période de guerre, entre des personnes éloignées l'une de l'autre. Ce qui est incroyable c'est qu'après avoir écrit mon roman, j'ai eu l'occasion d'avoir en main des centaines de lettres et 5 carnets écrits par un soldat de 14-18. J'ai retrouvé ces petits enfants et je leur ai remis ce trésor mon roman était presque… prémonitoire.

Comment vous y êtes-vous prise pour retrouver ces personnes ?

J’ai effectué quelques recherches sur Internet, j’ai trouvé des photos mais j’ai rapidement été coincée avec Geneanet que je ne maîtrisais pas. Par hasard, au fil de discussions avec quelques personnes, j’ai été mise en contact avec le petit-fils de ce poilu. La suite fut merveilleuse.

En découvrant vos autres ouvrages destinés à la jeunesse, j’ai l’impression que, dans ce roman Le Carnet de Paul, il y a un peu de vous ? Ai-je raison ? Si oui, pouvez-vous nous expliquer en quoi ?

Oui c'est tout à fait exact. J'ai beaucoup aimé ma grand-mère maternelle Simone, épouse de Paul. J'ai passé de nombreuses vacances dans le moulin qu'elle a habité jusqu'à la fin de ses jours. Dans Le carnet de Paul, je parle d'elle, de la rivière, des paysages de Saulzoir, des chambres, de la cuisine, de la cour de ce moulin, les nombreuses sensations que j'ai gardées de ces moments à la campagne. Mon album jeunesse Chez Manté est le récit illustré d'autres instants merveilleux passés à la campagne avec cette grand-mère et tout ce qu'elle m'a laissé comme souvenir heureux. 

L’écriture d’un tel roman mêlant faits historiques et personnages fictifs demande énormément de travail et de recherches. Comment vous y êtes-vous prise ?

Ça a été une période passionnante. J'y ai passé des jours et des jours sans voir le temps passer. Je me suis plongée le plus simplement du monde dans de nombreuses lectures et témoignages de poilus, dans des journaux relatant des faits historiques de campagne militaire, pour construire cette histoire au plus près de la vérité. Et j'y ai mêlé un décor (le moulin au bord d'une rivière et des murs, des espaces de vie) que je connaissais bien et qui me permettait d'être le plus réaliste possible sur les sensations, les impressions, les émotions et l'histoire avec un « grand H ».

Quels sont vos projets futurs ?

J'ai deux albums jeunesse en cours de construction. Je les illustre moi-même avec des aquarelles sur lesquelles je passe beaucoup de temps. L'un parle d'une belette qui traverse la campagne, et découvre le changement des paysages, un autre qui raconte le voyage d'un arc-en-ciel, la nuit.

Je me passionne depuis peu pour l'écriture de nouvelles. J'essaie de faire des ateliers d'écriture pour ouvrir un peu mon horizon imaginaire et ma façon d'écrire. Je participe à de nombreux concours et ces challenges sont devenus une passion.

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