Ancien enseignant, Jean Denis Clabaut se sent toujours concerné par les difficultés des jeunes face à la lecture.
Lucienne Cluytens y a « trouvé une association dynamique qui pourrait soutenir moralement les écrivains esseulés dans le contexte préoccupant de l’édition actuelle. »
La bataille continue
Jean-Denis Clabaut reste combatif. « On est en guerre. Contre les réseaux sociaux, contre la désaffection des jeunes pour la lecture. Il faut continuer à lutter contre la perte de la lecture, à tous les niveaux. » Pour lui, la lecture n’est « pas seulement la lecture des mots ». Lire, c’est aussi lire un plan, une carte, un paysage, un bâtiment. Ancien archéologue, il nous explique avec passion que lire un bâtiment, c’est lire son histoire, les périodes qui se sont succédé. C’est intégrer ça dans l’histoire du pays, de la région. « Tout est lecture à partir du moment où on se pose des questions sur ce que l’on a en face de soi. La première des pauvretés, c'est la pauvreté de la culture. Quand on perd ça, on perd son libre-arbitre. »
Pour Lucienne Cluytens, « ce n’est plus la même association. Il me semble qu’elle s’oriente surtout vers le rassemblement le plus large possible pour devenir une force qui compte et ainsi mieux aider les écrivains à se faire connaître. » Elle aime « l’idée d’organiser des activités et des salons sous le label ADAN. »
Ont-ils des suggestions, des conseils pour l’avenir de l’ADAN ?
« Je suis un utopiste, déclare Jean-Denis Clabaut. J'aimerais que l'ADAN joue un rôle dans toute la francophonie. Qu'elle devienne une association reconnue à part entière, au-delà des régions, loin et large. C'est un sacré défi, mais j'adore les trucs un peu fous. »
Il se souvient aussi des débats fondateurs autour des objectifs de l'association. « Certains voulaient juste vendre des livres, mais pour moi, le vrai cheval de bataille, c'était de promouvoir l'acte de lire, surtout auprès des publics enfermés ou exclus. »
Quant à Lucienne Cluytens, elle suggère d’« utiliser cette force du nombre pour peser sur des décisions au niveau des institutions culturelles régionales. »
