15 ans après , toujours plus fort

Le 07/06/2025 0

15 ans après : rencontre avec Jean-Denis Clabaut , président fondateur ADAN et Lucienne Cluytens, administratrice. 

« On est en guerre. Contre les réseaux sociaux, contre la désaffection des jeunes pour la lecture. Il faut continuer à lutter contre la perte de la lecture, à tous les niveaux. La première des pauvretés, c'est la pauvreté de la culture. Quand on perd ça, on perd son libre-arbitre. » 

La bataille continue

À l’occasion de l’Assemblée Générale de Auteurs des Hauts-de-France ADAN qui s’est tenue le samedi 29 mars 2025 à Wasquehal, deux membres fondateurs - Jean-Denis Clabaut , président fondateur ADAN et Lucienne Cluytens, administratrice - nous livrent aujourd’hui leurs impressions sur cette longévité, leurs observations sur l’évolution de l’association ainsi que leurs espoirs pour l’avenir.

S’attendaient-ils à une telle longévité pour l’ADAN ?

« Je l'espérais, oui. On répondait à un besoin à l’époque. Certes, il n’était pas clairement exprimé mais on sentait qu’il fallait se regrouper, amener autre chose dans le domaine de la lecture, fédérer des personnes prêtes à s'investir. Même si les axes sont restés les mêmes – lecture et travail entre auteurs - d’autres idées se sont mises en place. Ce qui est bien, c’est que le renouvellement des membres amène ces nouvelles idées. Plus il y a de monde, plus il y a d’idées. », nous explique Jean-Denis Clabaut.

Cet ancien président a été épaté de la tournure actuelle de l’association. Il recevait des nouvelles de temps en temps du développement de l’ADAN, sans réellement être aux faits et aujourd’hui il affirme : « Je suis toujours content de voir ce que c’est devenu. »

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Lucienne Cluyens, répond différemment : « Je ne me suis jamais posé la question. Je rencontrais de temps à autre des adhérents sur les salons pour des échanges amicaux mais sans plus. »

Une assemblée sous le signe des retrouvailles

Jean-Denis Clabaut évoque avec chaleur cette journée. « C'était un peu comme retrouver d'anciens combattants », plaisante-t-il. Il mentionne notamment ses discussions avec Gilles Guillon, rappelant leurs échanges passionnés sur la place du livre et les moyens d'accompagner les lecteurs.

Lucienne cluytens zoom

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Ancien enseignant, Jean Denis Clabaut se sent toujours concerné par les difficultés des jeunes face à la lecture.

Lucienne Cluytens y a « trouvé une association dynamique qui pourrait soutenir moralement les écrivains esseulés dans le contexte préoccupant de l’édition actuelle. »

La bataille continue

Jean-Denis Clabaut reste combatif. « On est en guerre. Contre les réseaux sociaux, contre la désaffection des jeunes pour la lecture. Il faut continuer à lutter contre la perte de la lecture, à tous les niveaux. » Pour lui, la lecture n’est « pas seulement la lecture des mots ». Lire, c’est aussi lire un plan, une carte, un paysage, un bâtiment. Ancien archéologue, il nous explique avec passion que lire un bâtiment, c’est lire son histoire, les périodes qui se sont succédé. C’est intégrer ça dans l’histoire du pays, de la région. « Tout est lecture à partir du moment où on se pose des questions sur ce que l’on a en face de soi. La première des pauvretés, c'est la pauvreté de la culture. Quand on perd ça, on perd son libre-arbitre. »

Pour Lucienne Cluytens, « ce n’est plus la même association. Il me semble qu’elle s’oriente surtout vers le rassemblement le plus large possible pour devenir une force qui compte et ainsi mieux aider les écrivains à se faire connaître. » Elle aime « l’idée d’organiser des activités et des salons sous le label ADAN. »

Ont-ils des suggestions, des conseils pour l’avenir de l’ADAN ?

« Je suis un utopiste, déclare Jean-Denis Clabaut. J'aimerais que l'ADAN joue un rôle dans toute la francophonie. Qu'elle devienne une association reconnue à part entière, au-delà des régions, loin et large. C'est un sacré défi, mais j'adore les trucs un peu fous. »

Il se souvient aussi des débats fondateurs autour des objectifs de l'association. « Certains voulaient juste vendre des livres, mais pour moi, le vrai cheval de bataille, c'était de promouvoir l'acte de lire, surtout auprès des publics enfermés ou exclus. »

Quant à Lucienne Cluytens, elle suggère d’« utiliser cette force du nombre pour peser sur des décisions au niveau des institutions culturelles régionales. »

Groupe 2 zoom

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