Qu’est-ce-qui vous a donné l’idée de ce roman ?
Les boutons de nacre encartés à la main m’ont été offerts par Mauricette P. voici quelques années. Je l’avais rencontrée dans le cadre d’une résidence à la Médiathèque départementale de l’Oise sur le thème du travail des femmes. J’ai rencontré Mauricette et quelques autres personnes qui avaient travaillé dans la tabletterie et la fabrication des boutons à Andeville, Sainte-Geneviève, Méru… J’ai découvert à travers leurs récits, que j’ai ensuite complétés par des lectures, un secteur autrefois très important de la vie artisanale et industrielle de la région.
A l’issue de ma résidence, je savais que je ferais un jour quelque chose de ces petits boutons…
Diriez-vous que « Petit bouton de nacre » est un livre à part dans votre œuvre ?
Pas exactement. Je suis trois générations de femmes en quête de légitimité, d’indépendance et d’identité. Cette sensibilité à la condition féminine est présente dans tous mes romans, notamment en adulte, Placement libre (Éditions des femmes), Mary pirate (Zulma), mon livre sur George Sand à Nohant (Belin) ou, en jeunesse, Le pain de la liberté (Gulf Stream).
Vous partagez votre temps entre Paris et la côte bretonne. Comment avez-vous rencontré votre éditrice Dominique Brisson ?
Dominique connaissait mon travail d’autrice, d’une part, et d’autre part de curatrice d’un « e-musée de l’objet » collaboratif, dans lequel j’invite qui le souhaite à déposer un court texte sur les objets « infra-ordinaires » (Pérec) de notre quotidien. Elle m’a donc contactée pour participer à sa collection « La vie rêvée des choses ». J’ai aussitôt accepté en proposant, comme objets emblématiques de la région, ces fameux boutons de nacre.
On s’est rencontrées, le courant est passé, les boutons de nacre ont fait le reste… : il ne me restait plus qu’à boutonner ensemble, pour rester dans l’esprit de ce petit objet, deux espaces, deux amoureux, deux familles, deux cousines…
Votre sentiment vis-à-vis du prix que vous venez de recevoir ? De la soirée en général ?
J’en suis très heureuse. D’autant plus qu’après avoir vécu plus de vingt-cinq ans dans la Région (à Senlis, où j’habitais encore quand j’ai commencé à travailler sur la nacre), je l’ai quittée pour retourner à la mer de mon enfance et aux terres bretonnes où s’enracine la branche maternelle de ma famille. C’est donc toujours un plaisir de revenir dans le Nord où j’ai tant de souvenirs, et d’en recevoir des marques de reconnaissance. J’ajoute qu’un prix attribué par des libraires, comme sont aussi les prix des lecteurs, est particulièrement agréable.
Ce fut une belle soirée, avec ses temps forts en émotion, David Castro-Balbi interprétant avec brio Gzardas de Monti, en gentillesse, Annie Degroote et Franck Thilliez partageant ce moment avec nous, en amitié retrouvée avec quelques copines et copains du Nord, en rencontres avec les autres auteur.e.s, enfin en malice et complicité avec le duo Brigitte Cassette et Capucine sa petite-fille.
Merci à l’ADAN et à ses partenaires !
Site personnel : https://ellabalaert.com
Le site de l’e-musée de l’objet : https://objetsdefamille.wordpress.com