Sergeant Patrick

P sergeant

 

Patrick Sergeant est né en 1959 à Douai. Il grandit dans une famille d’accueil d’ouvriers amoureux du travail bien fait et du respect d’autrui. Les paysages de son enfance lui donnent un goût prononcé pour la contemplation, l’introspection, l’invisible, à ce qui sourde sous les apparences, ainsi qu’un profond respect pour la nature et pour la vie. Il a depuis le sentiment d’être en connexion avec ce qu’il nomme « l’état poétique ».

Éducateur spécialisé, il développe un fort intérêt pour l’art et compose des chansons. Sa poésie est engagée dans une réflexion pacifiste.

Grand admirateur d’Éluard, et friand de la poésie contemporaine, Patrick Sergeant alimente son chemin en poésie qu’il perçoit comme autant de rencontres qui le nourrissent et le construisent. La poésie lui apparait tel un immense territoire en mouvement constant.

Il commence à « oser la poésie » par la mise en scène de chansons qu’il met à l’épreuve de différentes expériences musicales intercalées de lectures de poèmes.

Il intervient dans le cadre du centre social Flers-sart de Villeneuve d’Ascq et anime un atelier d’écriture poétique pour des personnes âgées. Il publiera bientôt son premier recueil.

Qui s'en souvient : poème récité lors de la marche du 11 novembre à Ors

Tant de noms délavés

Tant de pluie sur nos portes

Tant de balles dans nos murs de briques rouges

Saccagées de courage

 

Qui s’en souvient ?

 

Des yeux troués d’éclairs

Des genoux noircis les mains jointes

Au milieu d’un désert de boue et ciel tombé

Dans le fracas de métal d’un monde devenu fou

 

Sur les monts noirs

 

Qui s’en souvient ?

 

Souffles d’enfants

Qui jouent

Qui cherchent des mains sures

Châles de vraies laines

De ces mères en deuil courbées sur les seuils

De plus savoir

Même

Voir la mer

 

Des herbes folles poussent toujours

Dans les jointures des planches peintes

Quelques oiseaux vagues y posent un nid

Et prennent soin du temps qui passe

 

Qui s’en souvient ? Aussi

 

De nos élans de cœur battant aux premières guitares

Sous des horizons d’or et de sang avant le soulèvement du vent

 

Oh ! De ces nuances infinies de gris dans le tamis d’une éclaircie

Oh ! De cet aboiement de chien au bout de la plaine

 

Qui s’en souvient ?

 

De ce pays traversé de murmures dans la paix des germinations

D’où, parfois, monte doucement comme une rumeur de vertiges enfouis

 

Qui s’en souvient ? De ce pays

Du plat pays

 

Qui est le notre