Cyrille a voulu parler de ceux qui parlent peu et dont on ne parle pas. Il s’est notamment inspiré de sa propre expérience d’animateur, accompagnateur social, une profession qu’il a exercé cinq ans avant de se diriger vers le professorat.Titulaire d’un master en géographie obtenu à l’Inserm de Toulouse, Cyrille Mbeng enseigne dans la métropole lilloise, en lycée, le français et l’histoire-géo et intervient au Cnam dans la formation pour adultes.
Né au Cameroun, arrivé en France à l’âge de 14 ans, l’étudiant Cyrille découvre l’univers de l’auteur tchèque Mylan Kundera. « Il a révolutionné ma façon de penser, explique-t-il, et il m’a amené à l’écriture ». Rue des abattoirs, en 2009, sur la vie dans une ville africaine imaginaire, Makossa, et, en novembre, Portrait des Hauts-de-France de la France d’en bas, aux éditions Le Lys Bleu.
Qui sont ces gens d’en bas rencontrés dans un foyer d’hébergement ? On fait la connaissance d’une femme de ménage au très faible revenu, de Don Antonio, et d’une éducatrice amoureuse d’un résident en très grande précarité. On suit l’itinéraire d’un migrant, d’un parricide et d’une SDF. « Comme mes personnages, je suis un citoyen lamba mais je suis différent car je verbalise,explique Cyrille. En leur donnant la parole dans une fiction c’est les réhabiliter dans la réalité ». Le dernier portrait, celui du directeur du foyer, interpelle sur la part d’humanisme qui pousse à aider les autres et à prêter attention à ceux d’en bas.
« Portrait des Hauts-de-France de la France d’en bas », aux éditions Le Lys Bleu. 120 pages.