Insidieusement, un air âcre planait autour de nous, chargé d’exhalaisons malodorantes et humides. L’impression immonde qu’un épais sac de toile de jute sur nos têtes emballées nous étouffait à petit feu. Sous la pression de cette chape de plomb suffocante, angoissées devant ce spectacle de désespoir, nous avions le sifflet coupé. Une boule dans la gorge nous atrophiait les cordes vocales. Nous ne plaisantions ni ne parlions, grelottant malgré la chaleur étouffante, désaxées dans ce désert d’âmes vagabondes.
Jamais l’étang du « fantôme de Cornélius » n’avait si bien porté son nom, une ondulation légère soulevait à peine le niveau de sa vase impure. À tout moment, des sagnes et joncs, nous nous attendions à voir surgir les quatre cavaliers de l’Apocalypse, au jour du jugement dernier, selon la prophétie. Ou encore des trolls, des gobelins suivis de belliqueux korrigans, en veux-tu en voilà… Le malin petit peuple des lutins dont il nous semblait percevoir les lamentations et les sanglots.
Sitôt remise de mes émotions, c’est la surprise ! Et pas une demi-surprise…
Le second roman de Marie Pierre Guillet nous emmène, à tire-d’aile, vers sa deuxième région de cœur, la Camargue. Une combinaison de circonstances et d’incidents, un enchaînement d’événements dénoueront l’intrigue de ce captivant récit.
Commander