Bellet Valérie

Affiche v bellet

La poésie se partage. Elle sublime l’instant, la joie, la peur, le monde… Et ne connaît nulle frontière. Elle puise des mots que la raison ignore, au cœur d’une source lointaine. Dans un océan infini et insaisissable. Parfois calme, parfois démonté. Valérie Bellet témoigne de cette source profonde. Ses mots incontrôlables, houleux, gouailleurs, tendres ou empathiques, se soulèvent et bravent le plus souvent la bêtise du monde. Ce monde-là ne l’a pas épargnée. « Le pavé de la rue », raconte-t-elle, « est ma première école » ; chemins de traverses formidablement riches et révélateurs.

Poète et comédienne, Valérie Bellet a exploré la danse, le mime, le théâtre, la voix, avec plusieurs artistes reconnus internationalement. Elle s’illustre sur de nombreuses scènes en France et à l’étranger, et n’hésite pas à partager son univers poétique et théâtral auprès de milieux dits défavorisés et dans le cadre de centres hospitaliers. Parallèlement, Valérie Bellet est régulièrement sollicitée par les associations d’auteurs pour la lecture publique de leurs textes. Proche des peintres et des plasticiens l’artiste nous embarque dans des performances inattendues.

 

« Je suis une éponge » confie-t-elle encore. Oui ! Assurément… Mais une éponge véritable, authentique. Une éponge aux couleurs étourdissantes, avec des aspérités qui grattent et un souffle farouche qui trouble. À l’opposé des stéréotypes et des « Comme il faut ». Une éponge qui boit l’ombre et la lumière indépendamment, mais jamais par hasard. Qui s’aventure aux fonds des mers intérieures et en surface et n’ignore ni les monstres ni les anges. Sa quête est universelle. La poésie de Valérie Bellet, salvatrice, nous pique ou nous éblouit. Elle nous interroge sur le monde et la société, l’identité et la différence, le visible et l’invisible.

 

Portrait v bellet

V bellet affiche 2020

 

Jazz poesie

 

Traverses recueil 1ere 1

Fibre 78                                                                

Légère je rentre en moi

Et je voyage

Pourquoi pas

Invisible main qui caresse l’horizon                        

Dans son bagage

Elle sème les voyages

Les grains d’autorisation

Distribués aux âmes

Qui cherchent la permission

Je prononce ce mot de permission, et j’entends quelques chuchotements

J’ai dit un mot de trop ?

Permission ?

Puis- je avoir la permission ?                                      

Je prends la permission.                        

Chuchotements 

Chuchotements de médisances qui plissent l'air

Etranges sourires qui courent derrière leurs lèvres

Les grimaces du salut s'abaissent pour regarder le sol         

Leurs ombres se dessinent poliment

Sécheresse

Mais la terre s'ouvrira

Comme une bouche prête à rire

Et de ses profondeurs

Surgiront les doigts de l'invisible

Bagués de feu et de patience

Ils décolleront tous les masques

Simulacre qui explose

Tu verras…