Becquet Xavier

Originaire de Mers-les-Bains, à la frontière entre la Picardie et la Normandie, Xavier BECQUET est attaché au patrimoine historique et humain des territoires de ces deux régions. En près de vingt ans, il a écrit de nombreux articles dans plusieurs revues historiques publiées en Picardie et a animé des conférences sur la fin du XIXe siècle et sur la Grande Guerre. Ses premiers romans, en mettant en scène des gens simples du territoire ayant réellement existé, permettent de découvrir certaines pages de la grande histoire du XXe siècle à travers la vie quotidienne de celles et ceux qui résidaient à Mers, au Tréport et dans les communes environnantes.

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Loin du bagne de Guyane où trente ans de vie lui ont été volés, Jean-Baptiste revient en homme libre dans le territoire de son enfance. Les hautes falaises de craie blanche et les plages de galets, immergées dans l’incessant va et vient du roulement et du fracas cadencés des vagues, lui ont tellement manqué.

Condamné et banni par son pays, peut-il espérer trouver une place dans cette société française du début des années 1950 qui n’en finit pas de panser ses plaies.

Meurtri par une culpabilité dont il ne parvient à se séparer, Jean-Baptiste est-il encore capable d’accomplir la mission de justicier qui lui a été confiée quelques années plus tôt ?

Seize ans après les faits, rien ne prédestinait le paisible Marcel, survivant de la Grande Guerre, à se sentir soudainement investi d’une telle mission : retrouver l’auteur d’un meurtre commis sur la falaise du Tréport en juin 1923. Il lui fallait découvrir le responsable d’une crime passionnel perpétré en temps de paix dans un pays à peine sorti d’un des plus terrifiants conflits de l’histoire de l’humanité.

Le discret Marcel n’a pas le choix. L’honneur d’un homme est en jeu. L’honneur d’un survivant de 14-18 qui résidait, comme lui, sur les hauteurs de la commune de Mers-les-Bains. Un homme de la falaise.

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Mes recherches sur la fille, m’amenèrent à rencontrer son père. Je savais qu’elle avait soigné les soldats blessés, pendant la guerre 1870-1871, et son histoire m’intéressait. Ce que j’ignorais complètement, c’est qu’elle y avait accompagné son père, médecin, et ses deux frères. Rapidement, cette histoire familiale peu ordinaire me passionna. Quel chemin de vie avait donc emprunté ce père, pour, à plus de soixante ans, risquer encore sa vie, sa santé et celle de ses enfants, au plus près des champs de bataille des Ardennes et de la Somme, pour secourir et guérir de pauvres victimes aussi bien françaises que prussiennes ?

Je n’avais jamais entendu parler de ce médecin. De même, je découvrais le contexte social, politique, économique qui était le sien. Dès lors, chaque nouvelle découverte  le concernant, augmentait mon intérêt vis-à-vis de l’homme autant que  pour son époque. Ma curiosité m’incitait à aller plus loin.

La quête fut longue - l’homme ne se laissant pas facilement découvrir - mais elle fut riche et passionnante.

Les archives municipales d’Amiens, ville où il avait vécu, et la consultation de nombreux ouvrages écrits au XIX^e siècle m’apportèrent, peu à peu, un éclairage surprenant sur le personnage. L’évidence se faisait jour : en suivant le chemin de vie torturé qui avait été celui de Victor Autier, je commençais à comprendre la complexité, la richesse et surtout l’importance de l’époque qui avait été la sienne. 

En suivant, pas à pas, le médecin amiénois, tout devenait évident.

Suivre le parcours de cet homme libre, c’était vivre de l’intérieur les révolutions et les profonds changements qu’avait connus ce siècle. Comme la population du XIX^e siècle, Autier avait rencontré tous les maux du siècle, mais aussi tous ses espoirs de changement. Le docteur Autier avait partagé avec le peuple de la ville le mal vivre, la misère, les guerres, les maladies, mais il avait aussi œuvré pour lui faire entrevoir un monde meilleur à travers le progrès, la science et la liberté.