« Oser enfin devenir moi »

Le 26/08/2025 0

Portrait d'Annick Duthilleul , prix spécial de poésie ADAN 2024 des auteurs non publiés : « Un jour, j’ai ouvert la boîte de Pandore qui dormait en moi. La Belle au bois dormant se réveillait d’un long sommeil », raconte-t-elle. Annick Duthilleul se montre très reconnaissante envers l’ADAN et remercie l’association « d'y être avec les bottes de 7 lieues du Petit Poucet qui a une grosse faim d'écrire et de raconter... » Propos recueillis par Ophélie Desnoulez , référente communication ADAN (Ecrivaine publique - Biographe - Correctrice Relectrice) 

Native du bassin minier, maman de cinq enfants et grand-mère de dix petites-filles, Annick Duthilleul a consacré une grande partie de sa vie à sa famille et à l’accompagnement de ses proches. Après avoir mis sa carrière entre parenthèses, elle est devenue auxiliaire de vie auprès de sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, puis auprès d’une personne souffrant d’insuffisance rénale. « Ce métier a transformé mon regard sur le monde et je l’ai aimé », confie-t-elle aujourd’hui, désormais retraitée.

C’est dans ces années d’accompagnement et de mémoire que son goût pour l’écriture s’est éveillé. « Un jour, j’ai ouvert la boîte de Pandore qui dormait en moi. La Belle au bois dormant se réveillait d’un long sommeil », raconte-t-elle.

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Une inspiration puisée dans ses racines

Issue d’une famille originaire de Pologne, Annick puise son inspiration dans ses souvenirs d’enfance passés dans les corons, au pied des terrils. Entre récits, poésie et photographie, elle écrit pour transmettre, pour garder vivante la mémoire d’un monde qui disparaît.

« Je veux retrouver mes yeux d’enfant, je ne veux pas grandir, je ne veux pas oublier », dit-elle. Ses textes, qu’elle appelle ses « arrêts sur le temps », mêlent poésie, récits et images captées « derrière l’objectif » de son appareil photo.

Concours et reconnaissance

Lauréate de plusieurs concours, dont celui de l’ADAN, Annick reconnaît que ces participations ont été décisives. « Au départ, je n’osais pas. Mais les concours sont une façon de sortir de ma zone de confort. Voir son nom dans une anthologie, recevoir un prix, c’est gratifiant et cela pousse à avancer », explique-t-elle. Un auteur l’a un jour décrite ainsi : « Toi, qui viens de nulle part ». Une formule qui lui est restée et qu’elle imagine déjà comme titre de son futur recueil.

Le thème « Ailleurs »

Annick duthilleul maison de la poesieCette année, le prix de poésie de l’ADAN revient avec le thème Ailleurs. « C’est un sujet immense. J’ai tant d’ « ailleurs » en moi qu’il était difficile d’en choisir un seul », confie-t-elle. Elle a finalement proposé un texte, « en triturant la mine en bois ».

Des projets plein les tiroirs

Aujourd’hui, Annick a un projet: rassembler ses « arrêts sur le temps » dans un livre. « Tout est là, écrit, classé dans des dossiers. Mais pour moi, cela ressemble aux 12 travaux d’Hercule », sourit-elle. Elle ajoute avec détermination : « Mon premier projet, c’est oser. Oser devenir enfin celle que je suis, sortir de ce stand-by. J’ai déjà un titre pour mon recueil… c’est un bon début, non ? »

Annick Duthilleul est d’ailleurs très reconnaissante envers l’ADAN et remercie l’association « d'y être avec les bottes de 7 lieues du Petit Poucet qui a une grosse faim d'écrire et de raconter... »

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