ADAN : L’ADAN est une association d’auteurs et d’experts de l’écrit des Hauts de France qui regroupe une centaine de membres. Comment décririez-vous votre lien avec la région ? En quoi influe-t-elle sur votre activité d’écrivaine publique?
OD : Je suis née dans le Nord, je vis dans le Nord et je ne pense pas le quitter. Issue de famille de mineurs, je suis fière de mes racines. Ma grand-mère me racontait son enfance difficile, sa vie de mère veuve trop jeune (mari mineur décédé à cause de la mine) et comment elle a élevé seule ses enfants. Mes parents sont partis de rien et ont travaillé dur. On assimile souvent le Nord comme une terre pauvre et démunie mais notre région est riche d’humanité et d’entraide. En tant qu’écrivaine publique, j’aide les personnes en difficulté face à l’écrit.
ADAN : Vous exercez le métier d’orthophoniste en libéral, comment l’articulez vous avec vos activités d’écrivain public et de lectrice correctrice ?
OD : J’aimerai pouvoir exercer à temps plein ces récentes activités autour de l’écrit. Je me suis libérée deux jours par semaine afin de les développer. Cette activité principale, proche de l’humain, m’a permis de me rendre compte de manques de connaissances de la langue française de la part d’un grand nombre de personnes. Beaucoup ne savent pas s’exprimer à l’écrit. En tant qu’écrivaine publique, je traduis l’oral en écrit.
ADAN : Vous êtes également rédactrice pour le web et vous travaillez actuellement sur un roman. Chaque type d’écriture a ses exigences et ses contraintes, comment passez vous de l’un à l’autre ?
OD : Je n’ai pas développé davantage le métier de rédactrice web (je ne le suis plus). En effet, ce type d’écriture ne me convenait pas. Il était trop technique. Il manquait d’humanité. Cette écriture demande d’intégrer obligatoirement des termes, des mots clés afin d’améliorer le référencement et je ne me sentais pas libre de mes mots.
Par contre, j’ai développé l’écriture de biographie qui correspond énormément à mes attentes : aider autrui à écrire, leur vie de surcroît, mais surtout établir une relation hors du commun. Raconter la vie, belle ou moins belle des narrateurs, est si enrichissante.
ADAN : Quels sont les principaux points communs et les principales différences entre vos activités ?
OD : Les points communs, ce qui m’attire dans mes activités et qui fait que j’ai eu envie de les développer sont l’empathie, le contact humain, la curiosité également (sans être malsaine ) . Les différences : j’avoue ne pas en voir beaucoup. En orthophonie, je suis constamment en présence de personnes en difficultés. Lors de mes activités autour de l’écrit, j’alterne entre contact humain et solitude face à l’ordinateur. Est-ce une différence ? Peut-être un peu. Cela me laisse la possibilité de laisser voguer mon imaginaire, mon esprit. J’aime parfois être « seule » avec moi-même.