« Mon cœur prend l’eau » - Cahier du jour infini de Patrice Dufetel

Le 30/01/2025 0

Une chronique de Bernard Esnault , ami de plume ADAN

" Un beau voyage, ce recueil, dans les méandres et les phosphorescences d’une mémoire qui fait retour sur le temps de l’enfance, le temps de la présence , bienfaisante et affectueuse .

Patrice Dufetel est président du Prix de Pöésie Auteurs des Hauts de France ADAN 2024 et 2025 

 

Le poème se développe, se déroule comme  une rivière , avec ses reflets , ses chatoiements , au gré d’une langue souvent ornée, mais parfois toute simple , et qui va droit au but .

La nature parle , dans la poésie de Patrice , l’eau , la terre , le jour , le soleil , tout prend vie pour accompagner le quotidien , et l’auréoler du sacre de la poésie .

Les absents , les disparus , jamais directement désignés , reviennent dans la douceur du souvenir , au soleil de l’affection , de la tendresse . Patrice , avec une longue carrière derrière lui , professionnelle et poétique , nous parle avec une naïveté , une candeur de débutant , d’adolescent en mue , et  c’est du grand art .  

Ce qui nous rend ce recueil si touchant , presque une confidence , un aveu . La souffrance est là , palpable , transcendée par la langue poétique , par le pouvoir des mots . La joie aussi , l’allégresse que tout cela ait eu lieu , et trouve sa forme et son mémorial dans la course du poème . Alors , conservés pour toujours , par la grâce d’un vrai talent poétique , on voit se dessiner les travaux et les jours d’une vie passée .

De prime abord , ce recueil nous déroute , comme doit le faire tout livre véritable de poésie . Cet effort intimiste pour réanimer le passé , dans la complicité d’une nature quasi enchantée , on y résiste d’abord , puis on se laisse entrainer par le puissant courant général qui sous-tend la démarche .

« Mon cœur prend l’eau », voilà la tonalité d’ensemble  du recueil , témoignage de fragilité et de conscience aigüe de l’instant , d’une sensibilité exacerbée et infiniment délicate ,  au service de la poésie . 

30-01-2025 - Bernard Esnault - Chroniqueur                         

bernard.esnault@yahoo.fr

Table recueils

« Regard, chien fidèle » , tissant « l’araignée du poème » , « avec les mots du miroir » , « tenant dans mes mains ma solitude «  , voilà quelques notations , comme un tableau d’Odilon Redon , comme une musique de Gabriel Fauré .

« Si seulement l’aube pouvait parler » , et nous voilà pris , nous voilà attachés à l’univers si singulier de Patrice Dufétel .

« il était plus fort encore / de fleurir l’un pour l’autre » , la vie reprend, la vie avance  , irriguée et vibrante de toutes les  irisations,  de toute la rutilance d’une âme qui se découvre , et nous délivre , par la grâce d’une poésie rare et inspirée .

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