Jean-Michel Delambre, la joyeuse irrévérence

Le 14/12/2025 0

Toujours en mouvement, entre dessins, textes et projets variés, il jongle avec ses passions. Entre illustrations, publications et collaborations avec la presse, son imagination ne connaît pas de répit…

De Spirou au Canard enchaîné

Né à Liévin, Jean-Michel Delambre grandit aux côtés de sa mère (il a perdu son père très tôt) et ses frères et sœurs. Passionné par les livres, la BD, il aimait inventer des histoires et créer des blagues qu’il dessinait pour sa fratrie. Sa vocation s’est forgée grâce au journal belge Spirou auquel sa mère l’a abonné. Il a ensuite découvert Tintin, Pilote dans lequel il tombe sur La fille du proviseur dessinée par Cabu. Puis la vocation grandissant, après une licence de Lettres modernes, il enseigne quelques années en tant que professeur avant que Le canard enchaîné ne le prenne sous son aile. Il dessine aux côtés du dessinateur Cabu avec qui il a partagé de joyeux moments de fous rires avant la tuerie de Charlie-Hebdo où il a perdu quelques potes comme Tignous et Wolinski.

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L’actualité comme inspiration

Pour lui, c’est l’actualité qui a du talent. Voilà comment il trouve l’inspiration : en restant connecté aux informations, en lisant les journaux. « On peut rire de tout si c’est drôle », dit-il. Avec pour seule limite la loi, Jean-Michel Delambre essaie de faire rire ou sourire, et peut-être de faire réfléchir… tout en évitant d’enfoncer des portes ouvertes et les dessins consensuels ou gentillets. Préférant se moquer des bourreaux plutôt que des victimes, il accepte d’être effronté mais jamais vulgaire.

 

La transmission aux générations futures

Lorsqu’on lui demande si ses livres destinés à la jeunesse — plus doux, moins cyniques, plus ouvertement humoristiques — exigent de lui un véritable changement de registre, il répond que ce n’est pas si simple. Pour lui, tout se nourrit de tout. Dans une même journée, il peut passer d’un dessin d’actualité à un conte pour enfants, puis à un poème ou une nouvelle, avant de se détendre en faisant de la peinture ou de la sculpture.

Jeune, il hésitait entre l’écriture et le dessin, mais il a très vite réussi à vivre de sa plume et de ses pinceaux, à gagner sa vie en s’amusant à amuser les autres. Il aime aussi transmettre ses passions en animant des ateliers en milieu scolaire. Selon lui, les artistes ont un devoir de transmission : sensibiliser les enfants aux arts, à la culture, et leur faire prendre conscience de l’importance de la liberté d’expression et de la tolérance.

Quand les idées débordent des cartons

De ses rencontres avec des élèves, il en ressort des tas d’anecdotes donc celle-ci : Un jour, dans un collège où il avait animé un atelier dessin et haïku, un élève est venu le voir en lui disant : « Avant votre venue, je n’aimais pas les livres et les mots… je préférais les images ! » Après lui avoir demandé pourquoi, l’enfant rétorque : « Parce qu’avec un livre, avec les mots, il faut imaginer ! »

Des projets pleins la tête et les cartons : des dessins, des textes, des manuscrits… des expos et des rêves comme s’il en pleuvait. Il doit aussi terminer la remise en état de son atelier sur la côte d’Opale, inondé il y a deux ans, avec la perte de nombreuses œuvres. Il vient d’illustrer un livre sur la Bretagne (Héliopoles), un recueil de poèmes (Un vent à décorner les licornes – Arthémuse) et un ouvrage consacré à la Corse, en plus de ses collaborations avec la presse… « si le grand méchant loup ne le mange pas d’ici là ! », plaisante-t-il.

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