Plongé dans le milieu scolaire dès l’enfance par ma mère professeure de lettres classiques, et comme désormais intimement lié et attaché à lui , je fais partie des enfants qui se rendent à l’école, au collège ou au lycée, un grand sourire tracé sur le visage.
L’année dernière, je publiais mon premier roman, Croque-Z, en adieu à ma vie de collégien.
Mais quels adieux, vous direz-vous ? Connaissez-vous réellement beaucoup de vieux collégiens chamboulés par leur départ au lycée ? Comment, vous dites-vous alors, sans doute, peut-on être suffisamment mélancolique pour adresser un si long au revoir à un établissement ? Pourtant, le collège Jean Moulin de Berck, n’est pas qu’un simple établissement, en réalité, et on ne peut le réduire à cette simple appellation. Le collège Jean Moulin, c’est tout d’abord le point de départ de l’émancipation personnelle, cet endroit où on se cherche longtemps, nous, adolescents boutonneux et incompris, jusqu’à finir par se découvrir nous-mêmes. Le collège Jean Moulin, c’est le lieu des premiers complexes, des premiers chagrins, mais au-delà de tout ça, c’est le lieu des premiers amours, des premières joies, des plus grandes réjouissances, aussi puériles et futiles soient-elles. Le collège Jean Moulin, c’est le lieu des premières rencontres, cet endroit où l’on finit finalement par comprendre que certaines personnes en valent bien plus la peine que d’autres, cet endroit aussi, où l’on apprend que les vrais amis, se comptent sur les doigts d’une main. Le collège Jean Moulin, c’est le lieu d’un premier enrichissement, d’un premier apprentissage, qui nous enseigne que le monde est parfois moins rose que dans nos livres ou nos dessins-animés. Au fond, le collège Jean Moulin, c’est le lieu où l’on grandit à notre rythme, où notre personnalité s’affine pas à pas.
Arrivé en troisième, lorsque j’apercevais le lycée pointer le bout de son nez, j’ai pris conscience de toutes ces choses… C’est comme ça qu’est née la peur d’oublier… Perdre tous ces souvenirs, que mes plus belles rencontres m’échappent à jamais… Que le collège Jean Moulin, devienne étranger… C’est donc en m’armant d’une forte détermination que je décidai au milieu de l’année de graver dans ma mémoire, à l’encre de ma plume ces moments passés au collège.