ADAN : Il me semble que l’écriture comporte deux phases majeures : une part d’ombre, lorsque l’auteur rédige dans son bureau à l’abri des regards, et une part de lumière, lorsqu’il partage ses créations aux lecteurs via les media, sur les salons, ou à l’occasion de conférences. Laquelle préférez-vous ?
TM : Je préfère largement la part de l’ombre, étant donné que je passe la plupart de mon temps dans la lumière. Je suis intermittent du spectacle depuis plus de 20 ans. Je dois m’accommoder avec cette temporalité : je ne peux pas bloquer du temps pour écrire. Je peux écrire aussi bien le jour, que le nuit, ou au restaurant quand je suis seul en tournée... Les histoires se fabriquent ainsi malgré moi. J’écris d’abord « mentalement » puis la rédaction arrive dans un second temps.
ADAN : Avez-vous des publics différents pour vos différentes activités d’artiste ? Ainsi, est-ce que les gens qui assistent à vos spectacles vous lisent ? Et vice versa ?
TM : Le public que je rencontre est très divers autant pour le livre, que pour la scène. J’écris aussi bien des nouvelles, que des romans, de la poésie, du théâtre, un thrillers et un ouvrage de science fiction. J’ai donc un lectorat très varié. Le public de mes spectacles est aussi très diversifié. Il s’étend de la maternelle au lycées, en passant par les hôpitaux, les prisons ou les maisons de retraite. Parfois, il peut y avoir des passerelles entre la scène et les livres.
ADAN : Cloisonnez vous vos différentes activités de création ou existe-t-il des interactions, des échanges entre elles ?
TM : Il y a des projets artistiques que j’ai volontairement décloisonné. Comme « une vie de chien », c’était d’abord un livre que j’ai écris sur les attentats du Bataclan et puis c’est devenu un spectacle sur scène. Par la suite, il a aussi donné lieu à des ateliers d’écritures, de slam et d’illustrations (animés par Bertrand Arnould).
ADAN : Pour vous, quel est le plus beau cadeau qu’un auteur puisse recevoir de ses lecteurs ? Avez-vous une anecdote à ce sujet ?
TM : Oui, j’ai écrit « Dame Pissenlit », un ouvrage qui parle (entre autre) du cancer. Sur un salon, je rencontre un samedi matin une dame qui m’interroge sur cet ouvrage. Je lui explique quel est le sujet. Elle l’achète sans hésiter et me dit qu’elle le lira bien plus tard car elle a une grosse pile à lire… Le lendemain, elle est revenu sur le salon pour me dire un mot : « Merci. »
ADAN : Pour terminer, quels sont vos projets à courts ou moyens termes ?
TM : J’en ai plusieurs. D’abord, je suis en train de finaliser mon 10ème roman qui se passera dans la région, à Bruay la Buissière. Ensuite, je prépare pour fin 2024, début 2025 une pièce de théâtre destinée à une jeune public. Elle sera publiée par une maison d’édition régionale que j’apprécie beaucoup. Enfin, un travail de traduction de certains de mes poèmes en roumain, est entamé. Je serais entre autre édité en bilingue dans une revue franco-roumaine. Cela donnera-t-il des suites ? C’est tout ce que j’espère...
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