Le coin des Auteurs Hauts-de-France Mars 2025

Le 18/03/2025 0

Autopublication et autopromotion : entretiens avec J. Anthoine et A. Haurhay, par Ophélie Desnoulez , référente communication ADAN .

" Il y a celles et ceux qui publient leur livre essentiellement dans le but d'être lu et à l'autre bout du spectre , il y a ceux qui développent une "carrière" autour de l'auto-publication. " Ophélie Desnoulez s'entretient avec Julie Anthoine et Amélie Haurhay, deux auteures dont nous vous laissons le soin de situer la démarche , des démarches instructives sources d'inspiration et de réflexion. 

Vous êtes auteure - auteur et vous développez une stratégie singulière en terme d'organisation, de communication, de promotion qui porte des fruits et dont le partage pourrait être bénéfique à la communauté ADAN ? Faites le nous savoir en écrivant à ADAN@orange.fr . Nous prendrons contact avec vous . 

Qui êtes vous ?

Ophélie Desnoulez : Comment vous décririez-vous ? 
Julie Anthoine : Je suis une auteure indépendante lilloise, curieuse, avide de connaissances et de rencontres, qui aime le contact et la vie. Et les chats !  

Julie AnthoineJulie Anthoine 

Petit portrait chinois.
Si vous étiez un animal, vous seriez ?

Un chat. Je suis passionnée par les félins. Un jour, j’étais dans une salle de réunion au travail et j’attendais sur un siège près d’un radiateur électrique qui avait été amené car le système de chauffage de la salle était en panne. Un supérieur hiérarchique arrive près de moi, me salue et m’observe. Il m’annonce : « Vous, Julie, vous êtes comme les chats, vous éprouvez toujours le besoin de vous placer près de la source de chaleur. » Nous avons ri et j’ai pensé qu’il avait visé juste sans même connaître ma passion pour les félins. Ce jour-là, j’ai pris conscience des raisons pour lesquelles j’aime les chats : nous aimons les endroits chauds, nous sommes indépendants et autonomes, nous aimons la solitude autant que le contact quand le besoin se fait sentir. Nous sommes mystérieux, doux et très souvent chaleureux mais surtout loyaux envers ceux que nous aimons…

Si vous étiez une qualité, vous seriez ? La bienveillance ? J’éprouve toujours le besoin d’aider et défendre les personnes victimes d’injustices afin que leur sort s’améliore. Généralement, je le fais en douce car la modestie contrôle beaucoup ma vie ! 

Si vous aviez un don, vous seriez ? Une bonne oratrice ? J’en ai toujours rêvé, comme les Grecs qui maîtrisaient cet art ou les avocats qui le travaillent et l’appliquent grâce à leur métier. Je trouve les orateurs fascinants. La faculté qu’ils possèdent à maîtriser les us des langages. J’aime cela à travers l’écriture. Utiliser la langue, la travailler, la façonner pour la rendre lue, aimée et appréciée par les autres. Parfois, cela en devient même excitant ! 

Ophélie Desnoulez : Vous êtes passionnée par tous les arts. Qu’est-ce qui vous motive ? 

Julie Anthoine : Le bonheur de créer une chose unique, originale et de provoquer des émotions. Lors de l’écoute pour la musique, lors de la lecture pour l’écrit, lors de la vue pour le théâtre ou le cinéma. Un jour, je referai du théâtre ! ;-)  Je pense que l’Art se perçoit d’un aspect émotionnel (en plus de l’aspect technique et esthétique). Il faut laisser son corps, son cœur et son mental vivre et ressentir les émotions qui les transpercent lorsque nous écoutons une musique ou lisons un beau texte. Ce sont ces émotions qui nous procurent de merveilleux moments de bonheur, y compris si l’histoire se termine mal. Nous ressentons de la tristesse mais aussi du bonheur à avoir éprouvé ce sentiment à la fin de ce livre dramatique. En tant qu’artiste, je souhaite transmettre cela, des émotions à travers mes écrits et pourquoi pas, ma musique et tout autre forme d’expression artistique que j’utiliserai. 

Ophélie Desnoulez : Comment vous décririez-vous ?                                               Amélie Haurhay: Question toujours délicate ! Il est toujours plus facile de parler de ses personnages que de parler de soi. Je dirais volontaire, toujours avec mille projets en tête, et surtout positive. C’est d’ailleurs un aspect présent dans tous mes romans, même les plus sombres. Et que certains lecteurs fidèles repèrent et apprécient dans mes histoires.

Haurhay amelie portrait 25 04 24Amélie Haurhay

Petit portrait chinois.

Si vous étiez un animal, vous seriez ? Une fourmi.
Si vous étiez une qualité, vous seriez ? La patience.
Si vous aviez un don, vous seriez ? Le dessin.

Ophélie Desnoulez : Qu’est-ce qui vous a amené à l’écriture ? 
Amélie Haurhay : L’envie de construire des histoires que je n’avais pas encore lue ! Ou que mes futurs lecteurs n’auraient pas encore vu ailleurs. J’ai d’abord écrit des petites histoires pour mes neveux, des histoires qui grandissaient avec eux. C’est grâce à eux que j’ai écrit mon premier roman, Le Mystère des Ghénas. Au départ, il s’agissait d’un conte destiné à la période où ils découvriraient la lecture par eux-mêmes. En développant cette histoire, mes personnages et les thèmes abordés sont devenus plus matures, et j’aurais dû attendre un long moment avant de la faire découvrir à mes premiers lecteurs.
Je me suis lancée dans l’écriture de ce roman en changeant de cible de lectorat. Mais aussi en identifiant les thèmes que je souhaitais absolument développer dans cette histoire. Me questionner sur ce que j’avais envie de dire en tant qu’autrice ouvrit la porte aux romans suivants.

Ophélie Desnoulez : Vous êtes cheffe d’entreprise, vous avez un site internet auteur où vous développez une newsletter récurrente. Comment conciliez-vous tout cela ?
Amélie Haurhay: Avec une bonne organisation ! Et aussi en faisant des choix, au détriment d’autres activités personnelles. J’ai maintenant plusieurs années de pratique de ma communication d’autrice. Tout comme on construit son univers d’auteur à chaque étape d’écriture, j’ai construit ma communication d’autrice par étape.
J’ai d’abord créé mon site Internet, lors de la parution de mon premier roman en 2016. Plusieurs années après, j’ai mis en place ma newsletter et celle-ci n’est devenue récurrente – il s’agit d’une newsletter mensuelle – qu’à partir de début 2022.
Quand je suis devenue cheffe d’entreprise il y a six ans, j’avais déjà posé quelques pierres de cette communication d’autrice. Je savais ce que j’avais envie de développer. Ensuite, j’ai géré ça en fonction du temps libre que me laisse mon entreprise.
Ce qui m’aide, c’est que l’écriture me permet de totalement m’évader de cette préoccupation, de créer une bulle reposante au milieu des contraintes et enjeux liés à mon entreprise. Concilier les deux activités devient ainsi plus facile.

 

L'importance des réseaux sociaux

Ophélie Desnoulez : Diplômée d’un Master en communication, en quoi cela vous aide à promouvoir vos livres ?

Julie Anthoine : Énormément, de choses pour ne pas dire tout ! Je le raconte très bien dans ma newsletter publiée sur la plateforme Substack. 
En tant qu’auteure indépendante, je n’ai personne à côté de moi pour réaliser les missions nécessaires à la publication d’un livre, à savoir la création de la couverture, la publicité et le marketing, gérer les relations presse, l’organisation d’événements, la logistique des déplacements, la recherche de contact, etc. Je m’atèle donc à effectuer ces autres emplois, car ce sont tous des métiers à part entière, seule. 
Ma formation à l’université a été très bénéfique pour ne pas dire salutaire. Grâce à mon diplôme, je possédais déjà des bases en infographie, très utiles pour produire les couvertures de mes livres mais aussi les supports publicitaires (flyers, roll-up, etc.). Je maîtrise également les bases des écrits journalistiques, des fondamentaux notamment pour développer mon site internet et mes articles publiés sur la plateforme Substack. L’écrit journalistique est un point essentiel à maîtriser quand nous possédons un site web. Un article publié sur un site internet, par exemple, doit répondre à des critères spécifiques en termes d’accessibilité et de compréhension du public. 
Plus globalement, quelle que soit la forme d’écriture (livre, site web ou réseaux sociaux), il est important de disposer d’une formation universitaire ou autre, approfondie et dédiée à ce type d’écrit afin d’en maîtriser tous les aspects techniques et les codes. Sans cela, nous ne pouvons pas nous revendiquer professionnels. 
En tant qu’auteure indépendante, j’attache une très grande importance à l’aspect « professionnel » de toutes mes productions (romans, newsletter, etc). L’amateurisme nous sera toujours reproché par les collègues édités, qui ne travaillent pourtant pas autant que nous puisqu’ils ne cumulent pas tous les métiers, et les maisons d’édition. 

Ophélie Desnoulez: Pourquoi avoir choisi de créer votre site ? Que vous a -t-il apporté de plus dans votre aventure d’auteure ?

Amélie Haurhay: Dans mon précédent métier, je gérais un site d’information à visée économique. J’étais déjà donc à l’aise avec ce type de canal d’information. Mais surtout, je mesurais déjà tout le potentiel qu’apporte une newsletter ou une information reposant sur un contenu long, et qui ne dépend pas uniquement des algorithmes des réseaux sociaux.
Disposer de mon propre site m’a permis de développer une partie blog où je partage mon univers ou mes coulisses d’autrice. Mon site me sert également de porte d’entrée vers ma propre boutique en ligne, pour la vente directe de mes romans en version papier. Ce canal d’information me sert également à communiquer auprès de ma communauté de lecteurs qui n’utilise pas les réseaux sociaux.

Ophélie Desnoulez: Vous promouvez vos ouvrages au travers des réseaux sociaux. Pourquoi avoir fait ce choix ? 

Amélie Haurhay: Je complète ici ce que je disais à la question précédente. Chaque internaute utilise les canaux et outils à sa façon. Certains lecteurs préfèrent les formats courts et attractifs des réseaux sociaux. Être présent là où ils cherchent leurs informations est un bon moyen de partir à leur rencontre. Et beaucoup d’influenceurs littéraires sont aujourd’hui présents sur les réseaux sociaux plus que sur les blogs. 
J’utilise les réseaux sociaux de façon complémentaire à mon site. D’abord, je partage les contenus de mon site sur les réseaux sociaux. Ensuite, j’y recycle différents contenus ou je m’adresse d’une façon différente à ma communauté de lecteurs. Et j’entre en contact plus facilement avec des influenceurs littéraires.

Ophélie Desnoulez: Auriez-vous des conseils à donner aux auteurs ADAN pour promouvoir leur activité éditoriale au travers des réseaux sociaux ou du web ?   

Amélie Haurhay: D’abord, identifier les canaux avec lesquels on se sent le plus à l’aise. Multiplier les supports ne sert à rien si on n’a pas envie de les utiliser. Ensuite, savoir ce qu’on veut dire de son activité éditoriale et comment le dire.
Rester authentique dans la façon de parler de ses écrits. Et surtout, aborder cette partie communication avec plaisir et envie, pour éviter qu’elle devienne une contrainte. 

 

De l'intérêt d'un site Auteure

Ophélie Desnoulez : Pourquoi avoir choisi de créer votre site ? Que vous a -t-il apporté de plus dans votre aventure d’auteure ? 

Julie Anthoine : Alors, voici une question qui vient compléter ma réponse à la précédente ! Disposer de son propre site web et une marque de professionnalisme. En tant qu’auteurs, et plus encore en tant qu’auteurs indépendants, nous devons développer une image, une marque qui nous est propre et formera notre identité pour les lecteurs et les autres publics. 
Cette image passe par la représentation en ligne. Disposer de profils sur les réseaux sociaux, plusieurs de préférence, est essentiel au vingt-et-unième siècle. Avoir en plus un site internet en notre nom est une chance supplémentaire d’être vu par d’autres utilisateurs d’internet qui ne fréquentent pas forcément les réseaux sociaux. Cela multiplie notre présence en ligne. 
Des lecteurs m’ont contactée via mon site parce qu’ils n’aiment pas les réseaux sociaux. De plus, je ne présente pas les mêmes choses sur mon site et sur mes réseaux sociaux. En effet, mon site internet m’appartient, je le gère de A à Z. Il est le lieu où l’on peut trouver mon actualité en avant-première, parfois plusieurs mois ou année avant. Sur les réseaux sociaux, je partage une information pratiquement en temps réel, au moment de la réalisation de l’actualité ou à quelques jours ou semaines près. 
Cette gestion de l’information est, encore une fois, un point essentiel à maîtriser. En effet, comme mon site web est personnel (moi je souhaite également développer d’autres activités sur mon site plus tard) il est important de faire passer le public sur le site en lui indiquant qu’il apprendra plus de choses sur mon site plutôt que sur les réseaux sociaux. Si le public va sur le site, le contact avec lui sera établi et il en prendra l’habitude.
Et si un jour un réseau social ferme, cela peut arriver, vous disposez toujours d’un moyen de communication en ligne avec le lecteur. Il faut prendre en compte tous les facteurs possibles dans nos sociétés, y compris les contextes politiques et commerciaux. Encore une fois, je me répète, mais nous devons être des professionnels pour rendre notre image crédible et tous ces éléments ne sont pas à négliger !
Je viens de réaliser une déformation professionnelle, mon côté « responsable de communication » qui est ma formation universitaire et qui refait surface de temps en temps. Je m’en excuse ! ;-)

Ophélie Desnoulez : Vous promouvez vos ouvrages au travers des réseaux sociaux. Pourquoi avoir fait ce choix ? 

Julie Anthoine : Il est essentiel de disposer d’une présence en ligne actuellement. Aucun artiste ne peut s’en passer s’il souhaite faire connaître ses œuvres, si possible au plus grand nombre. Aujourd’hui, le public se trouve majoritairement présent sur les réseaux sociaux. Y indiquer sa présence est donc inévitable. Mais, comme toujours, être présent sur les réseaux sociaux s’apprend ! Il vaut mieux réaliser une petite formation auprès des organismes ou des associations pour être certain de ne pas faire de faux pas.  .../ 

Julie Anthoine suite : Sur les réseaux sociaux, nous entrons en contact direct avec les lecteurs ou le public. Je précise « public » car les followers sur les réseaux sociaux ne sont, pour la plupart pas nos lecteurs ! Cela il faut en être conscient ! Mais, grâce à eux, grâce à leurs « like » sur nos publications, leurs proches pourront le voir et s’intéresser à nous. Si eux sont lecteurs, alors ils liront peut-être nos livres. De plus, nous pouvons partager nos actualités dans des groupes de discussion et faire découvrir nos livres à de nouveaux lecteurs venus dans ces groupes pour ce but, précisément. 

Ophélie Desnoulez : Auriez-vous des conseils à donner aux auteurs ADAN pour promouvoir leur activité éditoriale au travers des réseaux sociaux ou du web ?   

Julie Anthoine : Alors, relire mes précédentes réponses ! Mais il y a des points importants à connaître lorsque l’on souhaite développer sa présence en ligne. 
Un follower sur un réseau social vous suit mais n’ira pas forcément acheter et lire votre livre. Ce qu’il suit, c’est votre vie. Avant de s’inscrire sur un réseau social, il est donc vital de faire le point sur soi-même et ce que l’on souhaite partager publiquement ou non ! 
Pour moi, afin de rester professionnel jusqu’au bout en tant qu’auteur, il vaut mieux éviter de mélanger l’aspect vie prive et l’aspect vie publique. En effet, si vous créez des profils auteurs, réfléchissez aux informations que vous allez partager sur ces pages. 
Moi, je ne partage rien de privé. Je ne possède d’ailleurs pas de pages personnelles sur les réseaux sociaux. Si les gens veulent voir une photo du plat que j’ai mangé au restaurant la semaine dernière lors d’un repas avec mes proches, ils n’ont qu’à devenir mes amis et je leur montrerai ! Je plaisante mais cela reflète tout-à-fait les dérives visibles parmi nombre d’auteurs indépendants qui ne dissocient plus forcément le côté privé du côté vie publique d’auteur. Il est important de garder une ligne directrice que l’on a fixé afin de ne pas être pris au dépourvu ensuite ou encore victime de harcèlement en ligne. Ce qui arrive de plus en plus, même à nos petits niveaux.
Chaque réseau social possède sa propre identité, il convient bien sûr aux auteurs qui souhaitent y avoir une présence de se renseigner sur celle-ci et d’y adhérer. A titre d’exemple, le réseau social Facebook est d’ordre un peu plus professionnel, plus « droit ». Je ne partage rien sur ce réseau d’autre que des informations pratiques d’actualité. Par exemple, je vais faire tel déplacement, voici ma dernière publication, etc. 
Alors que sur Instagram, le public partage en quelques sortes « une vie fantasmée », il faut y vendre du rêve. Sur cette plateforme, il m’arrive de publier une photo de paysage prise lors d’un déplacement, par exemple. Des choses un peu plus personnelles mais qui restent publiques. Comme mon amour pour les chats, cela est devenu public depuis bien longtemps ! ;-)

 

Présentation des auteures et de leurs outils

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