Rassembler des auteurs pour promouvoir le livre, la lecture et l’écriture auprès de publics variés : c’est l’objectif poursuivi par Adan, la jeune association des auteurs du Nord.
Créée il y a à peine cinq ans par Jean-Denis Clabaut, son actuel président, l’association des auteurs du Nord, Adan, enregistre une cinquantaine d’adhérents. Des projets plein les poches, la jeune association ne compte pas en rester là et veut travailler sa visibilité pour voir grossir ses rangs. Elle pourra ainsi poursuivre les interventions littéraires qu’elle mène dans les prisons et surtout, les développer auprès d’autres publics.
Des auteurs et des détenus
« Tout est parti de plusieurs constats : nous sommes dans la région de France qui affiche la plus grande concentration de prisons et celle qui est aussi la moins cultivée… Il y avait quelque chose à faire… », explique Jean-Denis Clabaut. Ce quelque chose, il s’agit d’interventions littéraires en milieu pénitentiaire. Des auteurs de l’association se rendent régulièrement dans les prisons de la région pour discuter littérature avec les détenus. « S’il y a bien un endroit où il faut que le livre apporte de l’évasion, c’est bien en prison », sourit le président d’Adan. Et d’ajouter : « D’autant que c’est un lieu où l’on se remet à lire car le temps est là ». Ces interventions ont démarré en septembre 2011, grâce à un partenariat entre Adan et l’administration pénitentiaire, pour les établissements de Dunkerque, Douai et Annœullin. Depuis, ces rencontres littéraires n’ont cessé de s’étendre à d’autres centres de détention régionaux.
De l’appréhension à l’évasion
« Ces interventions durent environ une heure trente et se déroulent toujours en binôme, avec un auteur expérimenté et un autre novice dans ce domaine. Ils discutent avec cinq à dix détenus à qui leurs livres ont été envoyés un mois avant la rencontre », explique Jean-François Zimmermann, trésorier de l’association et habitué de ces rencontres. Si les auteurs sont nombreux à se prêter au jeu, les premiers pas dans cet univers souvent méconnu ne sont pas toujours faciles. « Certains auteurs sont tellement angoissés la première fois qu’ils souhaitent que le président soit présent », sourit Jean-Denis Clabaut, avant d’ajouter que les bilans de ces interventions sont toujours positifs, aussi bien du côté des auteurs, que des détenus et de l’administration pénitentiaire. « On ne s’attendait pas à ça », réagissent le plus souvent les auteurs qu’Adan confronte à l’univers carcéral. Si l’appréhension est la première émotion qui submerge les auteurs impliqués, comme l’indique Jean-François Zimmermann, celle-ci est bien vite dépassée. « Nous partons chaque fois de nos livres mais nous ne savons jamais trop où on va et la plupart du temps, on oublie où on est. Je me souviens d’une auteure qui lisait un de ses poèmes lorsqu’un détenu s’est mis à pleurer car cela lui rappelait sa fille… », se souvient Jean-Denis Clabaut. Et Jean-François Zimmermann de renchérir : « Certains détenus sont surprenants : leur connaissance de l’actualité littéraire me laisse pantois ! »